Bonjour tout le monde ! Me revoilà pour une nouvelle édition de l’atelier d’écriture de Leiloona. Je vous souhaite de passer une bonne semaine ! En attendant, direction Rome et ses touristes !
Appuyé sur sa canne, le vieux Andrea semble enraciné sur la Piazza di Trevi. Il l’a arpenté cette place dans sa jeunesse. En long, en large, et en travers. Adolescent, il la traversait pour se retrouver ses amis dans un coin, à l’abri des regards, pour fumer des cigarettes volées à son père.
Puis il a quitté la capitale, pour travailler à une cinquantaine de kilomètres de Rome, pour mieux y revenir, quand il était temps de couler ses vieux jours paisiblement. Paisiblement. S’il avait su…
Il en a fait du chemin, il en a vu des choses Andrea. Mais à 85 printemps, il observe devant lui une chose qui le surprendra toujours : sa ville d’enfance lui est devenue étrangère. Il ne retrouve plus ses lieux favoris. Là où il flânait, là où il se cachait du courroux de son père, quand il avait le malheur de paraître insolent, là où il a embrassé Elena, sa femme, pour la première fois.
Là où il déambulait dans sa jeunesse, il ne distingue qu’à peine le sol. La place est noire de monde, la fontaine à peine visible. Des touristes, que des touristes, ils pullulent et s’infiltrent par milliers, chaque jour, sur cette place chérie, pour y faire une photographie, jeter une pièce dans l’eau pour répondre à cette tradition touristique décrite dans tous les guides peu avares de clichés, avant de repartir vers un autre lieu à photographier. Un marathon touristique de quelques jours, pour récolter un maximum de souvenirs, et montrer ensuite à l’entourage combien l’Italie est belle. Une démonstration basée uniquement sur des photos qui se ressemblent toutes, faute de prendre le temps d’observer.
Et Andrea regarde, campé sur ses jambes aujourd’hui un peu vacillantes, se remémorant sa Rome d’autrefois. Il ne veut pas voir cette jeune femme qui tourne le dos à la fontaine pour mieux se prendre en photo. Un trophée de plus ! L’a-t-elle au moins regardé avant de sortir son téléphone ?
Et les autres, connaissent-ils l’histoire de cette fontaine, de cette place. Connaissent-ils toutes ces histoires, ces instants de vie, qui se sont croisés dans la vie d’Andrea, de Paulo et d’Elena, de Giuseppe et de Graziella, Sabrina et Silvio…
Andrea en est sûr, ces touristes se foutent complètement de tout ça ! Il aurait dû écouter sa fille, et ne pas sortir au plus fort de l’après-midi pour se promener dans ce quartier… Les souvenirs resurgissent, et le comportement de ces inconnus finissent de le déprimer.
j’adore le point de vue que tu as choisi.
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Merci !
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J’aime beaucoup les textes dont le point de vue est celui d’une personne âgée. C’est très réussi
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Une manière camouflée (grossièrement je le conçois) d’exprimer mon ressenti quand je vais sur ces superbes sites historiques. Merci 😊
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Comme je le comprends Andréa. J’ai ressenti ces mêmes sentiments en découvrant la photo : froideur, indifférence, individualisme. Tout ceci est très bien décrit dans ton texte et donne envie de déprimer avec Andréa. Merci Valou !
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Et oui, triste spectacle au nom du tourisme de masse. Merci à toi
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Merci pour cette parenthèse de vie 🙂
Un jour je tenterais un atelier d’écriture, un jour….
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Celui-ci est très bien, et très libre. une photographie à la semaine, parfois une petite contrainte (nouveauté de l’année 2018). Tu participes en fonction de ton inspiration… Bref, toutes ces libertés me vont très bien 🙂 Si le cœur t’en dit !
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J’adore le fait que l’on parle d’une personne d’un certain âge ou âge certain 😉. Fallait y penser! Bravo
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Merci beaucoup. Je me demande toujours ce que pense les aînés des changements de leur ville à cause du tourisme. Ça doit être étrange pour eux
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Je comprends la déprime, passagère d’Andréa, mais il est courageux d’affronter ou inconscient de se mêler au coeur de la foule en pleine après-midi, au moins, l’impact est fort et la prochaine fois il sortira le soir, à la fraîche. Depuis que je suis petite je vis dans des villes touristiques et j’ai autant besoin de me glisser dans la foule les jours de marché, ou de rester à l’écart, cela dépend, il n’y a pas de dégout, ni de règle, pour moi;
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Je suis dans une ville qui a eu de gros événements l’année dernière, et j’étais bien contente que ça se termine car je me sentais envahie 😨
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Un angle d’écriture très intéressant ! Bravo
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Merci 😊
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