C’est un minuscule tableau de maître. Un oiseau fascinant. Inestimable.
La raison pour laquelle Theo Decker, 13 ans, s’est retrouvé en possession de ce chef-d’œuvre de l’art flamand est une longue histoire… Un hasard qui, huit ans après ce jour tragique de pluie et de cendres à New York, l’obsède toujours autant. Des salons huppés de Manhattan aux bas-fonds mafieux d’Amsterdam ou de Las Vegas, Le Chardonneret surveille l’effroyable descente aux enfers de Theo et préside à son étrange destin…
Tout d’abord, désolée pour cette petite absence d’une dizaine de jours, conséquence de la fatigue de journée de boulot (parfois trop) compliquées, et surtout… car il fallait que j’avance un défi dans un défi de lecture de taille : lire l’imposant Chardonneret de Donna Tartt, pour ma lecture commune avec Élodie. Trois semaines auront été nécessaire pour venir à bout de ce roman, sans pouvoir bifurquer vers d’autres lectures (magazines, mangas…)
Prix Pulitzer de la fiction 2014, Le chardonneret est le troisième roman d’une auteur qui prend son temps dans l’écriture de ses récits : trois romans dans sa bibliographie, avec un intervalle de dix et 11 ans entre chacun d’eux.
En ce qui me concerne, la lecture de ce roman est l’occasion de découvrir la plume de cet auteur. Il faut dire que ce roman a beaucoup fait parler de lui au moment de sa sortie. Et que ce petit oiseau à demi caché sur la couverture nous laissait à la fois perplexe et pressés de s’emparer de cet énorme pavé de … 1 100 pages !
La richesse des détails
Nous voici donc à New York, aux côtés d’un jeune adolescent, Theo, qui vit seul avec sa mère, après le départ de son père, parti du jour au lendemain sans laisser d’adresse. Un événement tragique va bouleverser le quotidien de cet enfant, et le marquer à jamais : il perd sa mère lors d’une explosion dans un musée. Ce dernier s’extirpe de l’édifice, après y avoir croisé le chemin d’un vieil homme grièvement blessé.
Cet élément déclencheur, qui pourrait arriver chez certains auteurs en quelques pages, prend déjà de la place dans le roman de Donna Tartt. Et c’est là que l’on se rend compte que nous sommes face à un écrivain précis et efficace. La richesse des détails, l’odeur de la poussière, la chaleur des flammes… Tous ces détails transparaissent par des descriptions détaillées, et enveloppent également le lecteur, qui finit par ramper au milieu des gravats, aux côtés de Théo, à suffoquer à force d’avaler cette poussière…
Et ce sera ainsi tout au long du roman, Plus qu’un observateur extérieur, le lecteur est presque acteur du récit. Il suit Theo, de Manhattan à Las Vegas… Un enfant qui doit grandir plus vite que son âge, trop vite…
J’avais l’impression d’être désarmée en lisant ses pérégrinations, d’assister impuissante à cette descente aux enfers qui l’entraîne toujours plus loin dans l’addiction aux substances illicites, et à l’alcool. Et pendant ce temps-là, il y a, caché dans une taie d’oreiller, un petit tableau d’une grande valeur, Le chardonneret de Carel Fabritius, artiste flamand du XVIIe siècle. Que va devenir cette toile ?
Des longueurs, mais un grand roman

En s’embarquant dans ce récit, je savais que j’allais passer un moment avec Theo et les personnes qu’il croisera sur son chemin, de l’adolescence à l’âge adulte. Commencer un pavé de cette taille n’est pas anodin, et le risque de se lasser pouvait être présent.
Ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas de longueurs dans ce roman. À plusieurs romans, notamment lors du passage de Theo à Las Vegas, je n’avais qu’une hâte, qu’un élément relance ce récit, pour aller de l’avant. Lire la déchéance de cet enfant, qui s’enfonce toujours un peu plus dans la dépense, et parfois une douleur. Et pendant ce temps, on se demande ce que devient ce tableau planqué dans sa chambre.
Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, je ne me suis pas ennuyée. L’atout indéniable de ce roman est la qualité de son écriture, la richesse de ses détails, et la profusion d’informations, tout cela faisant de cette lecture une belle expérience. Aurait-il pu être un peu plus court ? Peut-être oui, et peut-être non (réponse de Normande !). Car même si certains passages paraissent longs, on a malgré tout envie de prendre sous son aile ce jeune homme perdu, et de le suivre jusqu’au bout. Je ne veux pas trop en dire sur le déroulé du récit, mais rien que la scène du musée, en début de roman, démontre la qualité de l’écriture, et son aspect très visuel, presque cinématographique, permettant ainsi une immersion complète dans l’ambiance.
Un beau roman, à classer parmi ces grandes œuvres littéraires contemporaines que l’on est content de découvrir. Comme quoi il est encore possible d’écrire de très grands textes, quand on ne succombe pas à la dictature de la publication frénétique et annuelle.
J’ai hâte de découvrir ton avis d’Élodie (il faudra que l’on choisisse nos prochains rendez-vous !). C’est également ma première contribution au challenge 1 pavé par mois, chez Bianca :
Le chardonneret, de Donna Tartt
éditions Pocket, 1 120 pages, 11,50 euros
J’en entends tellement de bien! Il faut que je le lise 😊
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C’est un bon moment de lecture, long, mais très agréable à lire pour son style.
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Oh mon dieu, tu l’as fini !!!! Wahou ^^ Jolie critique en plus ! Quand je pense qu’il me regarde depuis son étagère depuis des années 🙂
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J’avoue je suis fière de l’avoir fini dans les délais !
Par contre je risque d’être à la bourré pour 1984 d’Orwell 😕
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Pas de soucis, on n’est pas à la minute. L’important c’est avant tout d’avoir envie 🙂 Même si on partage nos avis plus tard c’est pas grave !
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Roh c’est gentil 😉
En plus comme je vais bientôt à Londres, je voulais relire un peu en anglais. Mais c’est vraiment pas possible avec ce roman 😬
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Un roman qui me tente, mais dont je redoute les longueurs.
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J’avais peur de ça aussi, mais il se lit tellement bien !
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Malgré ta jolie critique, je ne suis toujours pas tentée par ce roman, je crois que je m’ennuierai profondément !
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Peut-être qu’un autre roman de cet auteur t’intéressera plus que celui-ci
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