Dans la gueule de l’ours, de James A. McLaughlin

Criminel en cavale, Rice Moore trouve refuge dans une réserve des Appalaches, au fin fond de la Virginie. Employé comme garde forestier, il cherche à se faire oublier du puissant cartel mexicain de la drogue qu’il a trahi. Mais la découverte de la carcasse d’un ours abattu vient bouleverser son quotidien : s’agit-t-il d’un acte isolé ou d’un braconnage organisé ? L’affaire prend une toute autre tournure quand de nouveaux ours sont retrouvés morts, affreusement mutilés.
Rice décide alors de mener l’enquête et met au point un plan pour piéger ls coupables. Un plan qui risque bien d’exposer son passé.


On continue dans la rubrique « vieux souvenirs de lecture » avec ce polar qui a tous les airs d’un roman de « nature writing », ayant fait partie de la sélection de février 2020 du Grand Prix des lectrices ELLE. Je me rappelle avoir cravaché avec cette sélection pour la lire dans les temps et, si ce livre ne me passionnait pas au premier abord, j’en garde malgré tout un bon moment de lecture, associé à ma dernière virée pré-confinement, durant quelques jours, à Nantes.

Cavale et trafic d’organes d’ours

Cette sélection a aussi été l’occasion de découvrir une maison d’édition qui m’était encore inconnue, Rue de l’échiquier. Même si La Poste avait, une fois encore massacré mon colis et, par conséquent la tranche de ce livre, j’ai apprécié sa typographie un peu différente, le toucher de son papier, et une mise en page qui lui permet de se démarquer.
Voilà pour le « contenant ». Pour le contenu, deux histoires se croisent et s’entremêlent dans ce récit. Rice Moore dévoile peu de choses de lui. Solitaire, discret, il est retenu pour occuper le poste de garde forestier dans une réserve privée qui fait grincer des dents les habitants de la région, dans les Appalaches. Ces derniers estiment qu’on leur retire à tort des possibilités de chasser. Rice Moore, au premier abord plutôt antipathique, se cache d’un dangereux réseau de trafiquants de drogue et voit sa planque menacée après la découverte de cadavres d’ours affreusement mutilés, au sein de la réserve. Qui est responsable ? Des chasseurs locaux ou un gros réseau de trafiquants d’organes d’animaux ? Une enquête au cœur de la nature sauvage qui le mettra en danger face à ceux qui le recherchent inlassablement.

Je dois bien le reconnaître, au tout début, je me disais que cette lecture serait interminable. L’atmosphère est pesante, par les silences et le poids de la nature, écrasante, sur ce campement où vit Rice Moore. Toutes les personnes qu’il croise sont brutes, taillées à la serpe, arides… Un univers bien inhospitalier qui tend à démontrer que la nature serait bien encore seule maître à bord.

La nature comme personnage central

Et c’est finalement ce qui fait que cette lecture est devenue, d’une certaine manière, envoûtante. Rice Moore dévoile un intérêt sans faille pour cette nature, qui n’est pas qu’un décor, mais un personnage central dans le récit. Nous nous retrouvons comme absorbés par dans les traques du garde forestier, pour tenter de retrouver les braconniers. L’atmosphère est moite, palpable. Comme si nous-mêmes rampions entre les arbres de la réserve pour mener cette chasse à l’homme.

Et sans y croire, j’ai finalement apprécié cette lecture pour cette lutte pour la sauvegarde d’un territoire naturel préservé. Un sujet finalement tellement d’actualité, avec toutes ces histoires de trafic d’organes d’animaux pour des pratiques médicinales foireuses. Nous avons beaucoup entendu parler du pangolin depuis le début de l’année, mais peut-être vous rappelez vous aussi que les Chinois, pour se soigner, se sont mis à produire plus intensément de la bile d’ours, ces plantigrades étant détenus dans des conditions de vie atroces et dont ils extraient, de leur vivant cette bile convoitée notamment dans le récit de ce roman (plus d’informations ici !).

Une lecture d’actualité, au final. Heureusement qu’il y a eu ce jury pour que je la découvre mais aussi pour que je prenne connaissance de la collection Rue de l’échiquier fiction. Un autre roman de ce catalogue m’attend pour les prochains mois, cette fois-ci sur ma liseuse (Ecotopia d’Ernest Callenbach).

Une lecture réalisée grâce au Grand Prix des lectrices ELLE 2020 :

devenez-l-une-des-jurees-du-grand-prix-des-lectrices-2020

Dans la gueule de l’ours, de James A. McLaughlin
Rue de l’échiquier, 448 pages, 23 euros

 

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