Sacrifices, d’Ellison Cooper

Neuroscientifique, spécialiste du comportement des psychopathes, Sayer Altair est appelée d’urgence par le FBI. On vient de retrouver des ossements humains dans une grotte perdue du parc national de Shenandoah. un tueur semble y déposer ses victimes depuis des décennies. Lorsque l’affaire est reliée à la disparition inquiétante d’une femme et de sa petite fille quelques mois auparavant, une course contre la montre s’engage pour les retrouver avant l’issue fatale.
Alors que l’enquête semble au point mort, un psychopathe anonyme dont Sayer étudie le profil, le Sujet 037, lui propose son aide. Mais peut-elle vraiment lui faire confiance ?


Quel retard dans l’écriture de mes chroniques des livres lus pour le Grand Prix ELLE !!! Je reconnais avoir un peu honte d’avoir tout laissé en plan, certaines lectures sont déjà lointaines et il va falloir que je cravache pour me mettre à jour (merci le confinement de m’avoir détourné fatalement de ce blog !).

On tente de sauver l’honneur et on revient ici sur le policier qui faisait parti de la sélection de… février 2020 ! Il s’agit du second tome de la série de l’Américaine Ellison Cooper, avec en personnage central Sayer Altair. Ceci ne pose d’ailleurs pas de problème à la compréhension du récit (mais j’espère quand même pouvoir lire à un moment le premier !).

Maxwell Cho découvre par hasard un charnier alors qu’il se balade dans un parc national de Virginie avec son chien. Agent du FBI, il constate vite que ces victimes ne sont pas toutes mortes sur la même période. Et très vite, une course contre-la-montre se met en place, dans un rythme haletant, pour tenter d’élucider ce mystère mais aussi tenter de retrouver des femmes récemment disparues, ainsi qu’une enfant. Quel est le lien entre ces restes humains et ces récentes disparitions ?

Cette enquête permet de remettre en selle Sayer Altair, se remettant tout juste d’une blessure par balle et d’une enquête traumatisante plongeant le FBI dans la tourmente. Spécialisée dans l’analyse du fonctionnement cérébral des psychopathes, elle poursuivra en parallèle ses tests anonymes avec un échantillon de personnes anonymes se reconnaissant dans le profil de « psychopathes ».

Rebondissements à la chaîne

Au premier abord, j’avais la crainte de retrouver dans ce récit une enième histoire de tueur en série américain, avec son lot d’hémoglobine et de crimes qui ressemblent à tant d’autres thrillers venus d’Outre-Atlantique.

Cependant, loin de me laisser de côté, cette enquête m’a plutôt tenue en haleine. La construction du récit, en chapitres courts alternant les lieux et les situations, a fait de cette lecture un moment tendu, un rendez-vous avec « la vérité » avec des spéculations plein la tête pour tenter de deviner qui était le coupable. Même si, au final, l’auteure use des codes classiques de la littérature de ce genre.

Parfois, elle en venait à regretter de ne pas être elle-même une psychopathe. Quel soulagement ce serait de ne jamais s’inquiéter, ne jamais éprouver la peur, ne jamais ressentir cette douleur noire qui vivait dans sa poitrine. p.208

Parfois, cet intérêt pour les psychopathes devient aussi dérangeante, car elle démontre qu’ils peuvent être un peu partout sans avoir conscience que peut-être, à quelques rues de chez soi, peut vivre un homme (ou une femme) aux pensées sombres et que peu de choses l’empêchent de passer à l’acte.

Mais plus que tout, j’ai aimé la psychologie du personnage principal, Sayer Atair, une enquêtrice certes torturée par son passé (classique !) mais qui n’en demeure pas moins profondément humaine et touchante. Et ça, c’est une différence qui est appréciable et qui fonctionne ! Je me permets même d’ajouter ici qu’il était fortement appréciable de voir des personnages principaux qui sortent des stéréotypes classiques des thrillers de cinéma. Pas d’enquêtrice blonde et pulpeuse ou brune au regard ténébreux. Pas de bellâtre bombant le torse à l’arrivée d’une femme. Des personnages typés, avec un handicap… des éléments qui ont l’air de rien, mais qui démontrent aussi que notre inconscient est « pollué » par ces images imposées depuis tant d’années par le cinéma et les séries policières. Non, il ne s’agit pas ici d’une simple transposition par écrit d’un épisode des Experts !

Pour ceux qui comme moi, n’avaient pas lu le premier tome, je ne doute pas que la tentation sera grande et qu’il sera difficile de ne pas s’y plonger pour ensuite, patienter en attendant la suite de ces aventures !

Sacrifices, d’Ellison Cooper
Cherche Midi éditions, 448 pages, 23 euros

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