Testament à l’anglaise, de Jonathan Coe

Michael Owen, un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabitha Winshaw d’écrire la chronique de cette illustre famille. Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l’Angleterre des années quatre-vingt, profitant sans vergogne de ses attributions et de ses relations…
Et si la tante Tabitha disait vrai ? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés ? Par une nuit d’orage, alors que tous sont réunis au vieux manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera…
Un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l’establishment.


Depuis plusieurs années désormais, le Mois anglais, en juin, est un rendez-vous que j’adore sur la blogosphère, sans pouvoir vraiment l’honorer à sa juste valeur. Et pourtant, il y en a des romans d’auteurs anglais dans ma PAL ! Pour participer à ce rendez-vous, j’ai essayé de prendre un peu d’avance, avec un roman de Jonathan Coe, pour une lecture commune programmée en ce 1er juin.

Ce roman traînait depuis bientôt sept ans dans ma PAL, à attendre patiemment que je me plonge enfin entre ses pages. C’est le roman qui m’a accompagné lors d’un long weekend à Londres, fin avril. Nous suivons différents membres de la famille Winshaw, mais aussi Michael Owen, l’écrivain choisi pour rédiger la biographie de cette famille pour le moins particulière.

Les ratés de sortie !

Avec ce roman, on plonge un peu dans l’histoire de l’Angleterre, par le biais de cette famille privilégiée et vicieuse, dans laquelle les magouilles semblent un lot quotidien : la chroniqueuse acerbe, le politicien opportuniste et véreux, le passionné d’art, et surtout des artistes féminines, mais aussi cette femme de l’industrie alimentaire qui empoisonne la population impunément… Tout le monde en a pour son grade, tandis que le lecteur se pose une question tout au long de ce récit : Tabitha est-elle complètement folle ?

Et à côté de cela, nous avons Michael Owen, de son enfance à aujourd’hui, auteur à la gloire éphémère qui vit reclus dans son appartement. Autant le dire de suite, Michael a l’air sympa, mais il donne surtout l’impression d’être un bon looser !

Pourquoi ai-je attendu si longtemps avant de lire ce roman ? Je craignais qu’il fasse un peu vieillot… mais j’ai tellement ri en le lisant ! Je ne sais pas vous, mais c’est très rare pour moi qu’un roman me fasse rire, dans mon train ou dans le bus. Quelques pages tournées et j’ai la banane !

Je retiens notamment une scène drolissime durant laquelle Michael tente d’entrer en contact avec une jeune femme qui lit un de ses romans, dans le train. Je lisais ce passage dans mon bus, après une journée de boulot, et je ne pouvais m’empêcher de pouffer de rire. Il faut dire aussi que cet écrivain est vraiment tordant, avec des réflexions de ce type :

« C’est peut-être pour cela que la vie d’écrivain m’avait toujours paru attirante, en raison du refuge qu’elle offrait à l’attardé social, de l’éclat de légitimité qu’elle conférait à la solitude. » p.372

Si le final m’a laissé un peu sceptique, malgré tout, j’ai littéralement dévoré ce roman de plus de 670 pages. J’ai adoré le ton mordant de l’auteur, sa façon de ne pas épargner ses personnages, mais d’une façon si enrobée, so british. Un humour unique, que j’adore retrouver également dans le cinéma britannique.
Cela m’a donné l’envie de lire d’autres romans de cet auteur, que je connaissais déjà avec Bienvenue au club et Expo 58. Il me reste dans ma bibliothèque deux titre de Jonathan Coe : Le cercle fermé et La pluie avant qu’elle ne tombe.

Et vous, avez-vous d’autres titres de cet auteur à me conseiller ? Avez-vous lu celui-ci ?

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Testament à l’anglaise, de Jonathan Coe
Folio poche, 688 pages, 10,50 euros

 

25 commentaires sur “Testament à l’anglaise, de Jonathan Coe

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  1. Merci pour ce premier billet et ton gentil commentaire sur le mois anglais. Ce roman traîne aussi dans ma PAL depuis une éternité et en te lisant je me dis qu’il faudrait vraiment que je l’en sorte, ça a l’air fait pour moi ! C’est plutôt sa longueur qui m’a freinée jusque-là. J’ai lu 4 romans de Coe et commencé un autre que j’aimerais reprendre pour ce mois anglais. J’avais été très émue par La pluie avant qu’elle tombe et eu ma petite période Jonathan Coe en 2010 ! Je te mets le lien vers mon préféré : http://www.myloubook.com/archive/2010/09/26/coe-la-pluie-avant-qu-elle-tombe.html

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    1. « La pluie… » est justement dans ma PAL Depuis quelques années également. C’est un auteur que j’aime bien lire, et dont il me reste plein de romans à découvrir. Pour Testament à l’anglaise, l’ambiance est étonnante, ses personnages sont… spéciaux. Mais j’ai tellement ri ! Il faut qu’il remonte en haut de ta pile à lire ! 😉 bonne journée à toi

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  2. Je ne peux aussi que te conseiller La pluie avant qu’elle tombe… J’avais beaucoup aimé également La maison du sommeil, mais c’était mon premier Coe, il y a presque vingt ans, et je ne sais pas s’il a bien vieilli… peut-être y aura-t-il des avis durant ce mois anglais.

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  3. Je n’ai lu que « La pluie avec qu’elle tombe » avant ce « Testament à l’anglaise et je l’ai adoré ». Pourquoi ce titre-là t’a-t-il laissée sur des réserves ?

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