Tokyo, de Mo Hayder

Grey débarque à Tokyo sans argent ni bagages. Obsédée par un passé tumultueux, elle a quitté son Angleterre natale dans le seul but de retrouver un vieux film perdu. Ces images seraient l’unique témoignage visuel des atrocités commises par les Japonais à Nankin en 1937.
Perdue dans une ville où elle ne connait personne, Grey accepte un emploi d’hôtesse dans un club de luxe. Parmi les clients, un vieillard en fauteuil roulant qui doit, parait-il, sa longévité à un mystérieux élixir, qui suscite bien des convoitises…


Ce roman, je l’avais acheté il y a environ cinq ans, alors que j’étais encore abonnée à France Loisirs. Il fait partie d’une jolie collection qui était alors développée, avec la réédition de romans à succès, avec de belles couvertures graphiques.

Cette lecture est une première découverte de Mo Hayder. C’est grâce à Élodie du blog Parle-leur de romans, que je me suis décidée à sortir ce roman de sa fossilisation. Voici ici mon ressenti, après une semaine de lecture de ce récit.

Mystère et sombre histoire

Grey est une jeune femme étrange. On ne sait pas grand-chose de son histoire au début de l’histoire, hormis le fait qu’elle a fini internée pendant un certain temps, après une enfance comme dans une bulle, à l’abri des connaissances qui auraient pu briser son innocence.
Il y a cela, et une véritable obsession pour le massacre de Nankin, en 1937. Massacre qui a décimé la population de toute une ville, à l’heure de l’invasion des Japonais sur le territoire chinois, en Mandchourie. Pourquoi cette obsession ? Quel est le but de cette quête qui fait que la jeune femme choisit de quitter sa terre britannique pour se rendre à l’autre bout du monde ?

Entre deux, un autre récit se déroule sous nos yeux. Nous sommes en 1937, à Nankin, aux côtés d’une jeune homme, Shi Chongming, inquiet de la situation de la Mandchourie, sans croire les superstitions et ragots annonçant un éventuel massacre des populations locales.

Le lecteur navigue d’une époque à une autre, suivant la jeune Grey dans ses recherches, et lorsqu’elle prend son poste dans un bar à hôtesse, mais aussi ce jeune Chinois qui s’interroge sur l’éventualité de partir de chez lui, avec sa femme enceinte, pour fuir Nankin, ou bien rester chez soi, et compter sur l’honneur des soldats japonais, qui arrivent déjà aux portes de Nankin.

Secret effroyable

Le récit passe ainsi de l’un à l’autre, les chapitres défilent, et l’histoire devient de plus en plus sombre, progressivement, pour l’un comme pour l’autre de ces deux personnages. Grey dessine des scènes morbides, Tokyo bombardée pendant la guerre, côtoie des mafieux à son bar à hôtesses, tout cela pour récupérer une vidéo, auprès de Shi Chongming, vieil homme.
Au fil de ma lecture, j’ai senti que quelque chose manquait, ce petit plus qui fait dire qu’un roman est addictif. On m’annonçait un roman trash, j’ai trouvé un récit sordide, avec un personnage principal, Grey, que je n’ai jamais véritablement appréciée. Voire, elle commençait à vraiment m’écœurer. Je ne la comprenais pas, et j’avais l’impression de me plonger toujours un peu plus dans un univers poisseux, sale…

Le récit est finalement tenu à bout de bras par Shi Chongming jeune, quand on suit progressivement l’arrivée des Japonais à Nankin, que l’odeur de sang chatouille les narines, et que les premiers frissons s’insinuent le long de la colonne vertébrale (et évidemment, alors que le vent ponctue ma lecture en claquant dans mes fenêtres !)

Une lecture au final très décevante, voire écœurante, qui laisse un goût amer dans le fond de la gorge et l’envie de vite passer à autre chose, un récit peut-être plus doux, ou tout du moins qui n’use pas des cordes du gore pour faire frissonner. Ne connaissant pas l’auteur, je ne saurais dire si cette particularité se retrouve dans la majeure partie de sa bibliographie. Mais en tout cas, cette première expérience avec elle m’a quelque peu vaccinée.

Noté3/5 sur mon Goodreads, je vois que ma copine de lecture commune a fait de même. Je suis curieuse de voir ton avis Elodie Et rendez-vous pour la prochaine lecture commune, avec Donna Tart, cette fois-ci !

Tokyo, de Mo Hayder
Indisponible chez France loisirs, à retrouver chez Pocket
544 pages, 7,40 euros

20 commentaires sur “Tokyo, de Mo Hayder

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      1. Il est dans ma PAL mais j’avoue que je ne suis pas encore prête pour ce « petit » livre 😉 (La Lc est prévue pour quand ?) Bonne lecture à vous !

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      2. Le 15 ou le 20 avril prochain, si je me souviens bien. Après nous sommes des adeptes du retard avec Élodie 😉 c’est plus un rendez-vous approximatif qu’une convocation 😋

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  1. Hey coucou ! Bon et bien encore une fois nous sommes raccords 🙂 C’est vrai que moi non plus je n’ai jamais apprécié Grey… C’était très étrange comme lecture. Du coup je suis passée à un registre très différent avec de la Fantasy ! Ensuite j’attaque Donna Tartt !

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  2. Heureusement, j’avais découvert Mo Hayder avec « Skin » (appartenant à sa saga sur l’inspecteur Jack Caffery et Fléa Marley) qui, bien qu’assez gore, se déroulait sur fond d’enquête et creusant la psychologie des personnages comme rarement j’avais vu… Du coup, j’avais totalement adhéré à cette saga! J’avais achetée « Tokyo » en me disant qu’il serait intéressant de découvrir de nouveaux personnages dans un tout autre décor… et j’ai été extrêmement déçue !
    Comme vous le dites dans cet article, Mo Hayder est beaucoup trop dans le gore. Elle choc sur tous les plans, mais « trop » selon moi. Et je n’ai vraiment pas su m’attacher à Grey, malgré son parcours de vie assez difficile. Ce qui lui arrivait ne m’atteignait pas.
    Du coup, cette oeuvre de Hayder a été une très grosse déception… Alors que j’adore son univers avec Caffery et Marley…

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    1. Je ne connais pas du tout ses autres romans. Je me suis malheureusement fiée à celui-ci pour découvrir l’auteur… mais il va certainement me falloir du temps avant de retenter l’expérience. Ce roman m’a plutôt refroidie

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      1. Je te comprends et je recommande peut Mo Hayder, même si j’aime beaucoup cet auteur, justement à cause de la froideur et des détails assez… difficiles, qu’elle met dans ses romans! Si j’ai accroché à sa saga, c’est juste pour les deux personnages principaux, complexes et attachants, dont on veut connaître la suite des aventures. Mais si, comme vous, j’avais commencé avec « Tokyo », je n’aurais pas cherché à lire un seul roman supplémentaire de Mo Hayder !

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